vendredi, juillet 27, 2007

Réflexions (1)

Pourquoi photographie-je?
Pourquoi ai-je cette obsession de fixer ces inconnus comme des insectes dans l'ambre?









Est-ce une recherche inconsciente d'immortalité? Ou est-ce une réaction de résistance à ce monde où tout est en mouvement, où mes congénères n'ont plus d'identité mais seulement une fonction dans une gigantesque machinerie.








Parfois, je me contente de rapporter ce que j'ai vu, de n'être qu'un témoin sans voix, un oeil.
Alors, ne serais-je qu'un simple messager?






Un messager de ces petits riens de tous les jours qui suggèrent tout et n'importe quoi.
Ici, un chien buveur de bière. Là, une femme qui commence à se dévêtir pour son amant... Plus loin, cet invalide qui rêve d'avoir de nouvelles jambes.
Et ces grues au loin là bas? J'y vois une nouvelle idole de notre époque.










Parfois encore, peut-être est ce l'espoir d'avoir un peu de bonheur en saisissant celui des autres qui m'anime? Un photographe peut-il transmettre le bonheur? Paradoxalement, pour en profiter, c'est ceux qui reçoivent qui doivent être généreux et savoir compatir.






Evidemment, encore faut-il que la photo ne soit pas ratée avant d'espérer toucher qui que ce soit. Mais qu'est-ce qu'une photo ratée si ce n'est une photo qui ne touche personne?






Ca ressembe à une lapalissade, je viens de rien dire... Me voilà bien, je me retrouve avec plus de questions que de réponses. Finalement, je crois que je vais moins réfléchir et retourner faire des photos...

Réflexions (2)

Que peut on photographier?

Que faut il pour faire un sujet?Un enfant et une grille? Des lignes qui zigzaguent et un passant?




Osons minimalisme:Une droite et un passant.Ai je atteint le fond de la nullité
d'intérêt?



Sans idée, je continue, sans réfléchir. Photographier, c'est ce qui compte.
Des photos volées, des photos au culot...










Capturer des images n'est il pas absurde si on ne capture pas des instants précis et précieux?
Là, des demoiselles s'échangent des glaces Berthillons mais le temps de voir cet instant de complicité, il s'échappe et je ne capture que l'instant d'après, sans intérêt.


Comment faire pour capter ce qui est si éphémère? Voilà l'angoisse permanente du photographe de rue.





Essayons des sujets moins angoissants: le paysage sylvestre. J'en profite pour changer complètement de milieu, je me suis mis au vert.



Mais ça ne me parle pas. Est ce la relative immobilité? Est ce la nature elle même? Je ne sais pas. Les canards, je ne les aime que dans une assiette.


Cela peut paraître insensé mais je préfère photographier du béton et les citadins qui vont avec.





Non, je n'ai rien contre la verdure mais je préfère photographier les gens.Comme ce pépé en casquette qui dansait le rock'n roll ou ces deux hommes qui semblaient s'appeler à deux mètres de distance.






Mais sans doute appelaient ils plutôt leurs amies pour aller danser sur ces pistes de danse improvisées?


Tout le monde dansaient, même les ombres.